Le livre d’ALBERT VAN GULIK

J’ai lu il y a quelques semaines le livre écrit par le peintre Albert van Gulik (voir blog) sur sa vie en tant qu’artiste. J’étais impressionné par la qualité et le finition. Il ne s’agit pas d’un livre ordinaire mais d’un petit bijou pour lequel un bibliophile et un amateur d’art paierait volontiers le prix et serait fier de posséder dans sa collection. Le livre est joliment écrit en néerlandais, la langue maternelle d’Albert et il a pour titre Kunst als Spiegel ce qui signifie l’art comme miroir. Une traduction anglaise est envisagée.

Bien que le but de mon blog soit de réaliser une série d’interviews uniques avec des artistes dont le travail me plait, dans le cas présent il y a de bonnes raisons pour faire exception à la règle. Le livre offre, en effet, une vue d’ensemble extrêmement intéressante sur la vie d’un peintre, en l’occurrence Albert, et donne les raisons qui l’ont amené à choisir le pinceau et la toile pour exprimer ses idées et ses préoccupations au cours d’une période d’activité de 50 ans. Mais plus important encore, l’ouvrage contribue d’une certaine manière et selon l’auteur,  à faire comprendre pourquoi l’art est tellement important en ces temps de rationalisations dangereuses qui obscurcissent la vérité. On a souvent tendance à croire que la création artistique procède d’une sorte d’inspiration supérieur. Or, qui fréquente tant soi peu le monde des artistes s’aperçoit bien vite qu’ils sont pour la plupart d’entre eux bien terre à terre et que leurs préoccupations sociales, politiques, médicales, économique et métaphysiques sont les mêmes que celles de n’importe quel autre être humain. Mais, il y a une différence. Les artistes ont d’autres outils pour s’exprimer et n’ont pas forcément besoin d’analyser des situations et offrir des solutions en se fiant uniquement à une logique cérébrale. « Le cœur a ses raisons que la raison de connaît pas » nous dit Blaise Pascal. La citation à mon avis s’applique parfaitement à l’art lorsqu’il agit comme un miroir sans le filtre de la raison. C’est ce que raconte Albert dans son livre et c’est pourquoi je lui ai demandé d’expliquer avec ses propres mots en français pourquoi il a choisi le titre Kunst als Spiegel, l’art comme miroir.

Vous trouverez ci-dessous la réponse écrite qui m’a été envoyée par Albert.

« Ma peinture combine l’abstrait et la réalité afin de montrer la fusion qui existe entre l’homme, la femme et l’univers »

« Cher Laurent,

Tu m’as demandé de faire un résumé du livre et pourquoi je l’ai publié sous le titre de Art comme Miroir. Eh bien, le livre se compose de trois parties La première partie est la correspondance avec Joyce Tulkens une peintre, écrivain et galeriste hollandaise qui vit à Singapour. A un moment donné elle a eu l’idée de produire une édition des lettres qui lui étaient adressées par moi et qui étaient souvent accompagnées d’une photo d’un tableau et dans lesquelles je donnais des détails sur cette toile en particulier. Elle trouvait que c’était une façon attrayante et éclairante de parler d’art. La deuxième parti partie est une galerie de peintures sans lettres d’accompagnement. Enfin, la troisième est une sélection de ma correspondance avec Maria van der Wijst, une peintre néerlandaise que j’ai retrouvée après de nombreuses années et avec qui j’ai écrit de la même manière.

Le choix du titre l’Art comme Miroir est une conséquence de mon attitude à l’égard de la peinture. Une grande partie de la peinture d’aujourd’hui a dégénéré en un objet, une « chose » alors que je préfère nettement l’image où un tableau est, pour ainsi dire, un miroir dans lequel nous pouvons également nous retrouver. De cette façon, il reste possible de peindre sur l’homme en relation avec son partenaire et en relation avec son environnement et la nature, et ce sous une forme directe et « vivante ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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