Peu de temps après avoir publié son très bel ouvrage « Kunst als Spiegel » (L’Art est un miroir), Albert van Gulik revient à la charge, en préparant une publication magnifiquement illustrée et mise en page comme il sait si bien le faire. Ce nouveau livre contient des reproductions de ses tableaux ainsi que ses réflexions sur la place de la femme dans la société. L’homme, la femme et leurs relations mutuelles ainsi que leur rapport avec l’univers dont ils font partie, est un thème récurrent (j’ai presque envie de dire le thème) qui sous-tend une grande partie de l’œuvre d’Albert en tant que peintre. Il a choisi d’écrire le livre en anglais sous le titre « Woman ». Il a également choisi de le rendre moins cher en le publiant sous couverture souple ce qui permettra de toucher un public beaucoup plus large.

Selon Albert, tout le comportement de la femme est dicté par une société soumise aux besoins et aux exigences de l’homme. Contrairement à ce que les mouvements émancipateurs pourraient laisser entendre, elles ne sont guère conscientes de cette vérité d’après lui pourtant flagrante et les femmes continuent à se soumettre aux critères masculins de dominance.

Sa vie durant Albert exprime à travers ses tableaux cette injustice. Son but est d’illustrer et de bien mettre en évidence sur la toile l’égalité de la femme et de l’homme et le fait qu’ils sont tous deux à part entière le complément naturel l’un de l’autre.

J’ai souvent eu l’occasion de constater que les peintres étaient d’excellents écrivains. Leur perception visuelle des choses les rend attentifs aux particularités de leur environnement dont il leur arrive de donner des descriptions très vivantes et colorées. Leur sens du détail leur permet, sans passer par de grands discours, de résumer et d’expliquer en un trait toute une situation. Dans l’essai qui accompagne les reproductions contenues dans « Woman » les affirmations provocatrices d’Albert sont catégoriques. « Lorsque je feuillette les magazines de mode, écrit-il, je vois rarement une vraie femme mais seulement la représentation de la morbidité aux yeux ternes, des êtres qui me regardent sans expression en espérant ainsi d’une manière ou d’une autre me séduire. Il serait temps que les femmes cessent de jouer la carte de la testostérone pour retrouver leur vrai visage afin que la relation entre l’homme et la femme puisse enfin reposer sur un pied d’égalité.

Albert est un portraitiste de premier ordre doté d’une grande perspicacité psychologique. J’ai particulièrement apprécié les beaux portraits de femmes à différentes étapes de leur vie : l’innocence de l’enfant, la petite fille qui n’a pas encore pris conscience des réalités de la vie, le regard incertain et interrogateur de l’adolescente, la jeune femme qui a pris pleinement conscience de ce que l’on attend d’elle, la femme mûre qui a accepté de correspondre à cette image et enfin l’effet neutralisant de l’âge.

Pour plus d’informations : albertvangulik.com/contact

En cours de publication. Coût : autour de €30

€75 ou €150 avec une aquarelle originale