Il m’est difficile d’être tout à fait objectif en parlant de la Drôme. Pour moi ce Département français est la plus belle région de France…la plus belle, en ce qui me concerne, de la terre entière! Géographiquement, il est situé à l’est du Rhône, à mi-chemin entre Lyon et Marseille sur la voie qui mène vers le sud de la France, vers le Midi et la Mer Méditerranée. Dans leur précipitation d’arriver à destination les touristes ont longtemps ignoré ce Département qui réunit pourtant des paysages dont la beauté n’a absolument rien à envier à ceux mondialement connus de la Toscane ou de l’Ombrie en Italie.
En quittant la route pour entrer dans la Drôme la plaine se met à respirer et de douces collines apparaissent tandis qu’au loin une frange de montagnes bleutées se profile à l’horizon. Du regard, l’œil embrasse ainsi trois paysages distincts qui se conjuguent le plus harmonieusement du monde dans un même et seul ensemble. Et pour compléter l’image, il convient d’y ajouter que le Département est baigné par trois cours d’eau importants: le Rhône, l’Isère, et la Drôme dont il tire son nom.
Sa partie Septentrionale est alpine. Sur les hauts sommets du Vercors rôde encore une faune sauvage, ailleurs en voie de disparition, notamment le loup et le lynx. On y trouve aussi des rapaces comme le vautour et l’Aigle royal qui plane majestueusement dans ses airs. En descendant plus au sud, le paysage graduellement s’adoucit pour aboutir dans des terres caractéristiques de la Provence, revêtues de juin à août du manteau violet des lavandes, ainsi que les vignobles et des oliveraies qui s’étendent à perte de vue et où résonne, au grand soleil du Midi, le chant des cigales. Un soleil qui lui aussi participe dans une large mesure à l’attrait de ces paysages du sud de la France car il est souvent fidèle au rendez-vous, en moyenne 2500 heures par an alors qu’en Angleterre par exemple, il peine à atteindre les 1200 heures.
La superficie de la Drôme recouvre quelques 6530 km2. A titre de comparaison, un peu plus que deux fois le Luxembourg. Sa densité démographique est relativement faible car elle ne compte qu’un demi million d’habitants et les seuls embouteillages sur des routes départementales, par ailleurs remarquablement entretenues, sont occasionnés par des tracteurs allant ou revenant du travail aux champs. Car la Drôme est restée une terre agricole, de céréales, de fruits et de légumes. On y trouve des abricots en grande quantité, la pèche mais aussi l’ail et les truffes. C’est le premier Département français pour la culture bio, qui représente 20% de ses surfaces agricoles, sans parler de la production et de la transformation de plantes à parfums aromatiques et médicinales dont elle est le leader mondial.
Il y a beaucoup encore à dire sur la Drôme et j’y reviendrai à travers les évocations sur l’art. Mais comment ne pas terminer cette introduction en signalant l’enracinement de la Drôme dans l’histoire dont les vestiges sont partout et très visiblement présents. Elle est située le long du Rhône qui depuis la nuit des temps aura été le grand axe par où sont passées les multiples civilisations qui ont forgé l’Europe. L’homme préhistorique y a laissé de nombreuses traces comme aussi les Celtes qui commerçaient avec les Grecs installés à Marseille 600 ans avant notre ère. L’occupation par les Romains commencée il y plus de 2000 ans et qui durera plusieurs siècles marquera fortement la région de son empreinte, puis le Moyen Age qui laisse partout en héritage des églises et chapelles romanes, des abbayes et monastères, châteaux et forteresses – plus de 600 dont de très nombreux seront endommagés pendant les guerres de religion du 17ème siècle. Enfin, les villages médiévaux qui semblent perchés sur toutes les collines tellement ils sont nombreux. Ce sont de véritables petits joyaux qui s’inscrivent harmonieusement dans l’environnement car ils sont construits, comme tous les bâtiments anciens, avec la pierre calcaire du pays, cette « pierre blonde » comme on l’appelle ici et qui absorbe et reflète si bien la lumière du pays. Cet aura historique constitue un constant et précieux rappel que ce long et riche passé fait partie intégrante de la Drôme d’aujourd’hui où il fait si bon vivre.
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